cidh

Publicado en Abril de 2009
Por el Observatorio Hannah Arendt: Heinz R. Sonntag, Humberto García Larralde
L’Observatoire Hannah Arendt, organisation non gouvernementale constituée avec le soutien des universités Centrale du Venezuela, Simon Bolivar et Catholique Andres Bello, dénonce l’ignominie commise contre les prévenus du procès du 11 avril 2002 en les condamnant à la peine maximum malgré les évidences et les preuves présentées par les avocats de la défense. Cette condamnation, de toute évidence établie à l’avance, porte gravement atteinte aux droits de l’homme les plus élémentaires et à la dignité humaine des prévenus et de leurs familles. La torture psychologique et l’humiliation qu’ont signifiées les multiples reports du jugement et la prolongation interminable de la prison préventive pendant plus de quatre ans, démontrent clairement que les tribunaux vénézuéliens sont devenus les instruments de la propagation de la haine et de la vengeance politique au service du président Chavez.
Un fois de plus, la double morale révolutionnaire est à découvert. Pour les mêmes faits et malgré par des preuves bien plus consistantes, les « pistoleros » du pont Llaguno ont été acquittés et traités comme des héros de la révolution. Cette justice déviée et avilie vient d’ajouter à sa longue liste d’abjection la persécution de Manuel Rosales, ancien gouverneur élu du Zulia, et les mauvais traitements infligés lors de son arrestation à Rafael Isaias Baduel, l’ancien ministre de la défense que l’on célébrait jusqu’à récemment, comme le sauveur de Chavez. Des faits qui ne font que s’ajouter à une liste déjà trop longue de cas où, juristes, militaires et policiers agissent pour complaire à l’homme fort, éliminant ainsi les derniers vestiges de l’état de droit dans notre pays.
La politisation et l’instrumentalisation de la justice pour éliminer les adversaires politiques par le biais de détours et de montages d’apparence légale, rappellent les pratiques sinistres du national socialisme qui interdisaient la « déloyauté » envers le peuple allemand et les activités qualifiées de « trahison ». Forts d’instruments juridiques répressifs le gouvernement nazi a commis les horreurs que l’on connait grâce à la complicité et au fanatisme de nombreux juristes agissant sous couvert d’un attachement à la loi. L’instauration de la terreur au sein des milieux dissidents a constitué, indéniablement une arme puissante pour assurer le contrôle absolu du pouvoir national socialiste et l’administration de la justice en a été l’instrument privilégié. Le 12 juillet 1933 Goering a déclaré aux procureurs: « la loi et la volonté de notre führer ne font qu’un ». Hitler lui-même en arriva à exiger d’être « le juge suprême du peuple allemand » ce qui signifiait d’avoir le droit de vie ou de mort sur quiconque.
Bien plus tard, à l’ occasion de l’ouverture de l’année judicaire 2006, l’ovation faite au président Chavez para les juges réunis au Palais de Justice aux cris de « ¡Uh ! ¡Ah ! ¡Chávez no se va! » (« Ouh! Ah ! Chavez ne s’en va pas ! ») ne représente qu’une version créole et tropicalisée de ces serments de triste mémoire.
L’infamie commise contre les commissaires et les agents de la police métropolitaine confirment que ce qui se passe actuellement au Venezuela est bien plus qu’une coïncidence